Le Paris-Saint-Germain éliminé aux portes de la finale
L'équipe du Paris Saint-Germain après la défaite au Parc des Princes face à Dortmund, REUTERS/Sarah Meyssonnier
Le Paris Saint-Germain arrivera-t-il un jour à remporter la Ligue des Champions ? C’est la question que semblent se poser tous les supporters Parisiens depuis deux jours. Mardi soir encore, le PSG a échoué dans sa quête de la Ligue des Champions. Éliminé en demi-finale par le Borussia Dortmund, le club de la capitale a paru impuissant face à un adversaire qui, sur le papier, aurait dû être à sa portée. Pour autant, tout n’est pas à jeter dans la saison du PSG, loin de là.
Cette saison marque un tournant pour le Paris Saint-Germain par sa volonté de démarrer un tout nouveau projet, incarné par son entraîneur, Luis Enrique. Dès sa première saison, l’Espagnol amène donc le club de la capitale en demi-finale de la coupe aux grandes oreilles, pour seulement la troisième fois de l’histoire du club. Ce projet, axé sur la jeunesse est donc très prometteur pour les années à venir. Avec le championnat et le Trophée des Champions d’ores et déjà sécurisé, le PSG peut tout de même viser un triplé national en cette fin de saison, pas si mal pour une première année. Et au-delà des résultats bruts -qui restent une priorité- c’est l’état d’esprit et l’atmosphère autour du club qui semblent avoir changé depuis le début de cette saison 2023-2024. L’élimination aux portes de la finale contre Dortmund reste un échec, mais qui est à nuancer et dont il faut tirer des enseignements pour le futur.
En effet, en début de saison, qui aurait pu prédire que le PSG irait si loin dans la compétition ? La phase de poules des Parisiens, placés dans « le groupe de la mort », est loin d’avoir été parfaite. Les Parisiens ont fini seconds derrière Dortmund en n’empochant que 8 points. Et surtout certains résultats qui ont pu faire très peur aux supporters, notamment la défaite 4-1 à Newcastle, où le PSG a fait un non-match ou la défaite à San Siro. Mais petit à petit, au fil de la saison, l’équipe s’est mise à jouer de mieux en mieux symbolisée par la montée en puissance de certaines individualités. Repositionné en n°6, Vitinha a pris une ampleur nouvelle, confirmée par son très bon match retour contre le Borussia Dortmund, et les ailiers Barcola et Dembélé sont eux aussi montés en puissance au fil de la saison. Ce timing était parfait pour les phases à élimination directe. Pourtant 2e de son groupe le PSG a pour une fois hérité d’un tirage au sort plus que clément en tirant la Real Sociedad. Sans réellement trembler, à part éventuellement la première mi-temps du match aller, le Paris Saint Germain s’est défait du club basque en l’emportant à la fois à l’aller et au retour (2-0 et 2-1), Mbappé se distinguant par ses buts dans les deux matchs. En dépassant les 8e de finale, le club faisait déjà mieux que les deux années précédentes, et comme l’a affirmé Luis Enrique dans toutes ses conférences de presse, son équipe ne comptait pas s’arrêter là.
Cette motivation s’est encore vue étendue à l’annonce de son adversaire des quarts, son ennemi des dernières années, le FC Barcelone. Le passif récent entre ces deux clubs ne pouvait annoncer qu’une double confrontation historique. Et ce fut le cas. En effet, bien que celle-ci ait mal débuté pour les Parisiens, subissant une défaite, 2-3, qui plus est à domicile, à l’image de son attitude avant la Remontada avec le Barça, Luis Enrique a su rester confiant sur les capacités du Paris Saint-Germain à aller se qualifier en Espagne. Et cela a payé. Certes bien aidé par le carton rouge de Ronald Araujo en première mi-temps, le PSG a réalisé une prestation de haute volée en l’emportant 4-1 avec encore des buts de ses leaders de la saison, Vitinha, Dembélé et Mbappé.
Le club avait logiquement de quoi être optimiste face à Dortmund qu’il avait déjà battu en poules et qui semblait abordable. Même après la défaite imprévue au match aller, 0-1 en Allemagne, le Paris Saint-Germain avait encore largement la place pour une qualification au Parc des Princes devant son public. Néanmoins, malgré une domination claire et plusieurs occasions nettes, le Paris Saint-Germain, n’a pas réussi à inscrire le moindre but et a même été crucifié par une tête de l’infatigable Mats Hummels. Certes les 6 montants touchés, dont 4 au retour, pourront laisser d’immenses regrets aux Parisiens, mais les performances individuelles de nombreux cadres ont été plus qu’insuffisantes. À commencer par Kylian Mbappé, censé être le leader de cette équipe, lui qui la quittera très probablement d’ici deux mois. À l’aller comme au retour, ses prestations ont été décevantes, mais surtout indignes du joueur qu’il est capable d’être et du leader dont le PSG avait besoin à ce stade de la compétition. Sa dernière saison au club laissera donc une image négative auprès des supporters parisiens. Il n’est bien sûr pas le seul à avoir manqué le rendez-vous, mais son statut en fait le premier pointé du doigt au vu de l’importance qu’il a pris dans cette équipe. L’année prochaine, le club francilien devra faire sans lui, et ce sera peut-être pour le mieux pour les deux parties.
Maintenant, cette déception immense pour les Parisiens ne doit pas effacer toutes les bonnes choses qui ont été faites au cours de la saison. Elles doivent servir de base pour se reconstruire l’année prochaine, qui s’annonce comme un tournant pour ce nouveau projet. Désormais sans Mbappé, sans sa superstar qui semblait paradoxalement parfois aller à contre-courant du projet de jeu et de la vision de Luis Enrique. Cette élimination cruelle doit donc servir de moteur pour la saison prochaine, et pour réparer ce qui ne l’a pas été. Certains joueurs notamment, qui ont semblé ne pas avoir le niveau pour une telle affiche. La reconstruction du Paris Saint-Germain est donc loin d’être finie, et l’on pourrait même considérer qu’elle ne commence réellement que cet été avec la gestion de « l’après Mbappé ».
Dortmund quant à eux, iront à Wembley affronter l’inévitable Real Madrid en quête de sa 15ème Ligue des Champions. Le club allemand pourrait en cas de victoire face aux Madrilènes, réaliser l’un des exploits les plus retentissants de l’histoire récente de cette compétition. Le Real Madrid, qui semble faire des miracles (un doublé de Joselu en 5 minutes en demi-finale retour de Ligue des Champions) une normalité, arrivera en favori, mais devra se méfier de cette équipe du BVB que personne n’aurait imaginé faire un parcours aussi intéressant en parvenant à se hisser jusqu’à la finale.
Robinson Calle